On attendait Martine Aubry très critique à l'égard de l'accord sur l'assurance chômage conclu mercredi 14 juin au petit matin et officiellement signé hier après-midi par le Medef, la CGPME, la CFDT et la CFTC. La ministre de l'Emploi, qui répondait hier aux questions d'actualité des députés, a au contraire adopté un ton très mesuré. Explication: malgré les protestations des syndicats non signataires et l'hostilité récurrente de la gauche plurielle - PS compris -, la ministre n'a pas d'autre solution que de valider les dispositions arrêtées par les signataires.
"Comme opposant, je devrais me garder de donner des recettes", confiait hier son prédécesseur Jacques Barrot (UDF), "mais je pense que cet accord est bon, à condition qu'il y ait des moyens en face. L'Unedic a de l'argent, l'Etat peut aussi se mobiliser et alors on sortira par le haut de cette crise." Au-delà des clivages politiques, la fonction même de ministre de l'Emploi impose cette vision pragmatique que l'actuelle titulaire a d'ores et déjà intégrée. De son côté, le Medef a eu hier le bon goût de ne pas se livrer à son habituel numéro de triomphalisme. "Nous considérons que cet accord conduit à un régime qui est bon pour les demandeurs d'emploi", a déclaré son président, Ernest-Antoine Seillière, parce qu'il apporte "une meilleure indemnisation, une vraie garantie de retour à l'emploi, et qu'il lutte contre la précarité et l'exclusion."
"Dans le bon sens". A l'Assemblée, répondant à Renaud Dutreil (UDF), Martine Au