Philippe Séguin ne l'aura pas deux fois. Pris de vitesse sur l'affaire des faux électeurs avec le dépôt par son adversaire RPR d'une proposition de loi de refonte des listes électorales, Bertrand Delanoë n'entend pas se laisser dépouiller de sa marotte : la "démocratie locale".
Le candidat socialiste à la mairie de Paris a profité hier matin d'une rencontre avec une demi-douzaine d'associations, dans un café branché du XXe arrondissement, pour présenter une batterie de propositions destinées à faire de Paris un "modèle de démocratie". A ses côtés, le député-maire PS de l'étape, Michel Charzat, a planté le décor : "Admirateur de Napoléon III, Philippe Séguin incarne cette culture technocratique, centralisatrice, et même césarienne, avec laquelle les Parisiens veulent rompre. Je suis amusé d'apprendre qu'il s'apprête à déposer une proposition de loi pour réformer la loi PLM", le texte qui régit les relations entre mairie centrale et mairies d'arrondissement à Paris, Lyon et Marseille. Les députés PS parisiens, eux, l'ont fait il y a plus d'un an. Mais le texte n'a toujours pas été inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale, faute de l'accord du gouvernement.
Delanoë a cependant promis qu'avant toute modification législative il transférerait la gestion des équipements de proximité et les "moyens humains et financiers" correspondants aux mairies d'arrondissement. "On peut changer les pratiques avant de changer la loi", a-t-il expliqué en évoquant l'exemple du maire de Lyon