Le commandant est fatigué. A 73 ans, Charles Pasqua peine à tenir la barre. Le Rassemblement pour la France, créé à l'automne avec Philippe de Villiers, devait lui servir de base arrière pour la présidentielle de 2002, le dernier coup politique de sa vie. Aujourd'hui, tout est compromis. Son mouvement est un champ de ruines, et son incapacité à gérer cette ultime aventure porte un sévère coup à sa crédibilité. Il lui reste une bouée de sauvetage: une campagne référendaire contre le quinquennat dans laquelle il est prêt à jeter ses dernières forces.
Ce n'est pas la première fois que Charles Pasqua se trompe. En 1995, il avait déjà fait le mauvais choix en roulant pour Edouard Balladur. Depuis les européennes de l'an dernier, il accumule les faux pas. Dopé par le bon score réalisé avec Philippe de Villiers (13,05 %), il décide, vingt-trois ans après la création du RPR, de construire un nouveau parti. Fatale erreur. Alors qu'il attire déçus du chiraquisme et égarés de l'extrême droite, il fait des appels du pied aux souverainistes de gauche. Et brouille du même coup l'image du RPF. Les partisans de Philippe de Villiers s'inquiètent. La guerre commence entre les deux familles.
Désertions. Nouvelle bévue du président du conseil général des Hauts-de-Seine: il confie à Jean-Jacques Guillet, le secrétaire général du mouvement, l'organisation d'élections internes. Elles tournent à la guerre de tranchée. Que les villiéristes, plus organisés, remportent. "Je n'aurais jamais imaginé que c