La haine l'a emporté sur la raison, la colère sur la logique. La réconciliation entre Charles Pasqua et Philippe de Villiers, président et vice-président du RPF, n'aura pas passé la nuit. Après avoir posé au côté du président du conseil général de Vendée lors d'un colloque mercredi (Libération d'hier), l'ancien ministre de l'Intérieur a attaqué hier, à la pioche, le jardin déjà mité du RPF. Par un communiqué sec, il a annoncé sa décision de reporter le conseil national (le "parlement") du RPF, prévu demain: "A un moment où la défense de l'intérêt national doit être au premier rang des préoccupations du RPF, le président Charles Pasqua constate avec regret la volonté affichée par certains de poursuivre des conflits internes irresponsables et hors de propos." Une façon d'enterrer le RPF, comme il devrait le préciser aujourd'hui à l'occasion d'une conférence de presse.
Rancune. La réunion de ce conseil national, prévue en avril et reportée à mai puis juin, devait symboliser un apaisement dans la guerre interne au mouvement. Après plusieurs mois de crise, Pasqua et Villiers étaient entrés en conflit ouvert depuis que le premier avait tenté de s'arroger les pleins pouvoirs sur le RPF en organisant un référendum auprès des militants. Suite à ce putsch raté, les deux hommes ne s'étaient pas adressé la parole pendant un mois. Philippe de Villiers s'était réfugié dans les locaux de son association Combat pour les valeurs, tandis que Pasqua tentait de se refaire en lançant la campagne