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Libération

Pasqua-debré, version EX-FLNC.

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Deux nationalistes corses règlent ""leurs comptes"" avec l'Intérieur.
publié le 23 juin 2000 à 1h46

C'est un livre a priori accablant. Accablant pour les gouvernements d'Edouard Balladur et d'Alain Juppé qui, en dépit de leurs proclamations officielles, sont accusés d'avoir pris plus que des libertés avec l'Etat de droit en Corse. Jusqu'à voir un ministre de l'Intérieur, Jean-Louis Debré, encourager les nationalistes à faire nombre à une conférence de presse clandestine... Dans Pour solde de tout compte, série d'entretiens réalisés avec le journaliste Guy Benhamou, longtemps chargé du dossier corse à Libération, deux soldats démobilisés du nationalisme insulaire, François Santoni et Jean-Michel Rossi, responsables du mouvement A Cuncolta, vitrine légale du FLNC-Canal historique, dévoilent la manière dont, selon eux, les gouvernements Balladur et Juppé ont traité en sous-main avec les responsables du mouvement terroriste. Leur témoignage est sujet à caution. Les deux accusateurs ne sont pas des anges: ils assument dans le livre la série d'assassinats qui a ponctué la guerre entre les différents mouvements nationalistes en 1995 ainsi que les meurtres de dealers déclenchés dans le cadre d'une campagne contre la drogue lancée par le FLNC. Chacun a aussi été condamné par la justice dans le passé. Leurs témoignages, pour autant, ne peuvent être ignorés. Ils appellent des explications de la part de ceux qu'ils interpellent: les deux ministres de l'Intérieur successifs Charles Pasqua (1993-1995) et Jean-Louis Debré (1995-1997). Mais également une kyrielle d'émissaires spéciaux, de