Mercredi dernier, lors de leur rituel tête-à-tête avant le Conseil des ministres, Jacques Chirac et Lionel Jospin ont débattu d'un sujet grave: l'Euro 2000... En quelques mots, le Premier ministre a averti le chef de l'Etat de son intention de se rendre à la rencontre France-Espagne, qui a eu lieu dimanche soir à Bruges. Pour sa part, le président de la République s'est inscrit pour la demi-finale avec le Portugal. Et, bien sûr, en cas de finale, c'est une France cohabitationniste qui trustera la tribune officielle.
Mondial "bis". En cette fin juin, il flotte sur le sommet de l'Etat comme un parfum de Mondial 98... A l'époque, tandis que les sondages s'envolaient, les deux têtes de l'exécutif avaient rivalisé d'enthousiasme sportif. Cette année, rebelote. La concurrence a commencé, début mai, avec la finale de la Coupe de France, opposant Nantes aux amateurs de Calais, à laquelle assistaient les deux hommes. Au cours de la rencontre, les caméras de TF1 s'attardent longuement sur Chirac, éclipsant totalement Jospin. Après le coup de sifflet final, le téléspectateur a droit à la réaction à chaud du chef de l'Etat. D'où une grosse colère de Manuel Valls, chargé de communication de l'hôtel Matignon, soucieux de mettre en musique le nouveau mot d'ordre livré par son patron, il y a quelques mois: "Je suis un austère qui se marre."
La contre-attaque vient début juin, lors de la finale dame du tournoi de Roland-Garros. Sylviane Agacinski, épouse de Lionel Jospin et théoricienne de la