Reims envoyée spéciale
La droite rémoise a une chance formidable. Elle n'a pas une, mais deux têtes de liste déclarées pour les élections municipales de 2001. Un troisième candidat virtuel réfléchit. La gauche se tait, de peur de gêner cette éclosion de vocations. Depuis des mois, Reims est en ébullition et la majorité municipale explose, sous l'oeil sévère de son père spirituel local, vrai patriarche mais faux retraité.
Au départ était Jean Falala, RPR, figure mythique de la vie politique rémoise, affable et populaire, maire de Reims de 1983 à 1999. Il y a un an, malade, l'homme tire sa révérence après avoir fêté ses 70 ans. Le jour de son départ, des employés municipaux l'applaudissent, en larmes. Tout le monde, ou presque, le croit retiré des affaires. Erreur. Dans l'ombre, il encourage les uns, excommunie les autres. A la mairie, lui succède son premier adjoint depuis seize ans, Jean-Louis Schneiter, divers droite. Bientôt, Jean Falala le renie publiquement: "Il m'a trompé (...) Nous étions convenus que M. Schneiter poursuivrait la même politique que moi jusqu'à la fin du mandat que je lui cédais." Il y a quelques jours, il adresse une "lettre aux Rémois" dans laquelle il intronise son dauphin, le député RPR Jean-Claude Thomas: "Lui seul peut se prévaloir de mon soutien."
Prise de libertés. Le deuxième protago-niste, donc, est Jean-Louis Schneiter, 67 ans. En un an, le nouveau maire a pris goût aux affaires, au point de prendre quelques libertés avec le programme sur mesure