"Ça devient pénible." Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, en a ras la casquette de la loi chasse. Il ne doit pas être le seul à gauche. Lionel Jospin a dû mettre les mains dans le cambouis parlementaire au moment précis où la loi arrive en dernière lecture. Hier après-midi et pendant une demi-heure, le Premier ministre, la ministre de l'Environnement, Dominique Voynet, et plusieurs responsables, dont le patron du PS, François Hollande, se sont réunis à l'Assemblée pour examiner la situation. Quatorze députés PS et le groupe PC continuent de prêter une oreille attentive aux éructations du lobby de la chasse extrême."Il reste encore quelques fous", s'est amusé Robert Gaia, député du Var. Mais cette pression ne fait plus rire personne. Une nouvelle réunion était programmée tard dans la soirée, ce qui en dit long sur les risques qui planaient encore sur l'adoption du texte.

Jean-Marc Ayrault, lui, en appelle à la discipline. "Maintenant, il faut conclure dans un esprit de solidarité politique avec le gouvernement" a-t-il déclaré à l'adresse des "irresponsables" qui se désolidariseraient de la décision du groupe. Michel Vauzelle, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, fait partie de ces députés PS qui ont voté contre le texte il y a quinze jours. Hier, il a indiqué qu'il se prononcerait "en conscience". "Je ne fais pas de chantage. Je suis prêt à perdre les élections pour défendre un principe", a-t-il ajouté après avoir estimé