Condamné le 19 janvier 1977 à la réclusion criminelle à perpétuité pour enlèvement et assassinat d'enfant. Agé de 22 ans au moment des faits, il a aujourd'hui 46 ans.
Paradoxe du jugement prononcé contre Patrick Henry, jamais peine de prison à perpétuité n'avait été plus ardemment souhaitée par ceux-là mêmes qui combattent les longues peines. Car le 30 janvier 1976, lorsque Philippe Bertrand, 7 ans, est enlevé à la sortie de son école de l'Aube, c'est déjà la mort qui plane. Mort pour le garçonnet, immédiatement assassiné par Henry. Mort aussi pour le ravisseur, ce jeune Troyen qu'une majorité de l'opinion guillotine d'une seule voix. En ces temps de peine capitale, la réclusion perpétuelle est communément ressentie comme un acquittement. Cette fois, pourtant, rien ne semble éloigner le criminel des bois de justice. Le jeune homme a étranglé un enfant pour obtenir une rançon. Crime purement crapuleux. C'est pourquoi la défense d'Henry n'a jamais été consacrée à Henry, mais à tous les Henry promis à l'échafaud. Son procès a été celui de la peine capitale. Grâce à ses avocats, et notamment à l'étourdissante plaidoirie de Me Robert Badinter, l'accusé échappe à la mort. La guillotine sera exécutée quatre ans plus tard.
Détenu oublié, "exemplaire" selon ceux qui l'ont fréquenté, Henry a mis ces vingt-quatre ans de détention à profit pour étudier, notamment l'informatique. Il disposerait dès à présent d'un emploi à l'extérieur. Fin mai, la chancellerie a déclaré son dossier de libér