Camblanes (Gironde), envoyé spécial.
Un tailleur rose vif parmi des vestes vert kaki : dans sa permanence de Camblanes, à 15 kilomètres de Bordeaux, Odette Trupin, députée PS de Gironde, reçoit les chasseurs de sa circonscription ; leur explique pourquoi elle a voté, la semaine dernière, la loi Voynet. Pas simple : elle avoue être "dans une position assez inconfortable". Aujourd'hui, elle approuvera de nouveau le texte à l'Assemblée nationale, lors de la lecture définitive.
Prise entre deux feux, Odette Trupin, élue députée en 1997, doit satisfaire à la fois ses électeurs chasseurs et l'état-major du PS qui s'est engagé, voilà trois mois, à faire passer le texte.
Sans grande conviction écologiste, la députée de Gironde aurait voulu s'abstenir, mais "le poids du groupe socialiste" l'a poussée à le voter dès la première lecture. "Lors des suspensions de séance, Jean-Marc Ayrault et François Hollande m'ont fait comprendre qu'il était de ma responsabilité de ne pas déstabiliser le gouvernement. Lionel Jospin s'est beaucoup impliqué dans la loi chasse, alors j'ai suivi le groupe", raconte Odette Trupin. Son voisin, Philippe Madrelle, sénateur PS et président du conseil général de la Gironde, a voté non. "Avant la première lecture, il m'a dit : Odette, fais bien attention à ton vote..."
Les vertus du dialogue. La réaction des chasseurs a été immédiate : ils ont débarqué dans sa permanence parlementaire, exigeant des explications, la sommant de voter non en deuxième lecture. "Ils m'ont