Bruxelles envoyé spécial
Attac vient de gagner ses galons de lobby international. Pas besoin, pour cette association qui milite en faveur de la taxation de la spéculation financière, de chercher à s'attirer les bonnes grâces des parlementaires de différents pays. Une partie de ceux-ci, pour la plupart de gauche, sont déjà convaincus du bien-fondé de cette taxe Tobin. Hier, députés français, membres de la Chambre des communes britannique, représentants du Bundestag allemand, élus canadiens - le Canada a déjà adopté la mesure seul dans son coin -, finlandais et irlandais se sont retrouvés à Bruxelles, au Parlement européen, pour les premières rencontres interparlementaires sur le sujet. Avec comme objectif, à la veille de la présidence française de l'Union européenne et du "procès de la mondialisation" à Millau, de faire pression sur la France afin qu'elle mette cette question sur la table.
"Le gouvernement irlandais ne s'opposerait pas à la France, si celle-ci demandait à l'Union d'étudier les conditions de faisabilité d'une telle taxe", assure Proinsias de Rossa, travailliste irlandais. La Belgique, qui présidera l'Union dans un an, serait dans le même état d'esprit. "Nous avons voté une résolution enjoignant au gouvernement belge d'étudier les meilleures modalités" d'une telle taxation, explique le sénateur écologiste Jacky Morael. "A chaque débat budgétaire, nous avons déposé un amendement visant à instaurer une taxe de type Tobin", a rappelé le député PCF Jean-Claude Lefort