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Libération

Un paysage syndical à géométrie variable

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Prochaine étape pour tester les alliances: le dossier des retraites.
publié le 30 juin 2000 à 1h59

C'était à Porto, le lundi 19 juin. A la fin de la manifestation des syndicats européens pour "l'Europe de l'emploi", Nicole Notat sort du cortège. "Alors c'est fait?" demande-t-elle aux journalistes français. Le communiqué vient de tomber: le Medef s'engage à signer la nouvelle convention Unedic, même avec seulement deux signatures syndicales, celles de la CFDT et de la CFTC. La secrétaire générale de la CFDT rejoint alors les 500 militants CFDT présents et esquisse avec eux un pas de danse. Comme une victoire qu'on célèbre.

Les protestations des ex-opposants de la CFDT n'y ont rien fait. Depuis le congrès de Lille, en 1998, qui a vu la défaite et l'autodissolution de l'opposition, Nicole Notat a le champ libre. "Plus aucune structure n'ose aller au charbon. Alors le malaise se diffuse, sans expression politique. Ce ne sont pas les militants oppositionnels, habitués à avaler les couleuvres, mais les "pro-Notat" qui encaissent le plus mal de voir leur organisation associée au patronat. Ils votent avec leurs pieds, il faut qu'on les retienne", disent les anciens de "Tous ensemble".

Contrat social. Faut-il s'attendre à une hémorragie militante? Rien n'est moins sûr. La direction affiche des effectifs en croissance. Elle a même retrouvé en 1999 le niveau des années 70. Débarrassée de sa contestation interne, elle peut enfin envisager de parvenir à ses objectifs: devenir "acteur de la régulation des relations du travail", selon l'expression de Rémi Jouan, un de ses secrétaires nati