Ce n'est pas à la recherche du temps perdu, mais à la quête du "temps utile". Avec les échéances électorales de mars 2001 (municipales) et de mars-mai 2002 (législatives et présidentielle), le gouvernement ne dispose plus que d'un calendrier parlementaire tronqué. Aux automnes 2000 et 2001, les parlementaires discuteront comme chaque année des trois lois incontournables: budget, projet de loi de financement de la Sécurité sociale et collectif budgétaire. Ils ne siégeront pas en février-mars, pour cause de municipales, et pareillement en 2002, pour cause de renouvellement de l'Assemblée. Ne restent donc que quelques mois, voire quelques semaines. "Le temps législatif qui reste d'ici à 2002 est très court", a reconnu, vendredi, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Daniel Vaillant, à l'occasion de la fin de la session parlementaire.
"Priorités prioritaires". Ce qui signifie que les choix seront cornéliens. D'autant que Lionel Jospin s'est engagé à ne pas ralentir le rythme des réformes. Parce qu'il sait que la présidentielle se jouera aussi sur le bilan de la législature, et que celui de Jacques Chirac ne concernera que son "biennat", entre 1995 et 1997... "Les projets ne manquent pas", a souligné Vaillant. Outre les textes en navette entre les deux Assemblées (comme les nouvelles régulations économiques ou le projet de solidarité et de renouvellement urbains), le gouvernement a dressé une liste de "priorités prioritaires". Aux premiers rangs, l'épargne salariale,