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Libération

Jospin taxé d'opportunisme fiscal

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Le Conseil économique et social juge insuffisante la baisse annoncée.
publié le 4 juillet 2000 à 2h47

Fait rare, le gouvernement Jospin s'attire les critiques du Conseil économique et social (CES). Dans son rapport sur la conjoncture 2000 au premier semestre, l'assemblée socioprofessionnelle, d'ordinaire plutôt complaisante à l'égard d'un gouvernement auquel une partie de ses 231 membres doivent leur nomination, est sévère à l'égard des options fiscales dévoilées fin mars par Jospin. Le Conseil estime que "la baisse annoncée des prélèvements obligatoires devrait prendre la forme d'une réforme globale intégrant l'ensemble des impôts, taxes et cotisations sociales (y compris la CSG), plutôt que des mesures ponctuelles et non coordonnées". C'est, entre les lignes, dénoncer l'opportunisme du Premier ministre plus soucieux, en pleine polémique sur la "cagnotte 2000", de "rendre l'argent aux Français" pour reprendre l'expression du Premier secrétaire du PS, François Hollande, que de s'attaquer à la réforme structurelle du système fiscal.

Entrant dans le détail, le Conseil économique et social juge la baisse d'un point du taux normal de TVA "positive", mais "insuffisante pour produire des effets significatifs sur les prix". D'autre part, la baisse de la taxe d'habitation a "pu être interprétée comme une remise en cause partielle de l'autonomie [financière] des collectivités, c'est-à-dire de la décentralisation", note le CES qui prend là clairement le parti des élus mécontents de voir l'Etat recentraliser, via des dotations dont il contrôle l'évolution, une partie substantielle des r