Menu
Libération
TRIBUNE

Revoir la loi sur l'IVG

Article réservé aux abonnés
Après le double recul du gouvernement, sur la pilule du lendemain et sur les délais de l'avortement, retour sur la nécessité de légiférer.
par Yvette ROUDY, ancienne ministre et députée-maire PS de Lisieux.
publié le 5 juillet 2000 à 2h48

Au moment où le Conseil d'Etat décide d'abroger la décision de Ségolène Royal, ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance, autorisant les infirmières scolaires à prescrire la pilule du lendemain aux élèves des collèges et lycées, la presse nous apprend que Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, reviendrait sur sa décision d'élargir la possibilité de recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) aux femmes enceintes jusqu'à 12 semaines.

Lors du colloque organisé par la Délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale le 30 mai 2000, il est clairement ressorti qu'il était urgent de modifier la loi relative à la contraception et à l'IVG, notamment sur quatre points essentiels:

- L'information sur la contraception doit devenir permanente. En particulier à l'égard des très jeunes filles, qui se retrouvent de plus en plus fréquemment enceintes, faute d'avoir trouvé à leurs côtés les conseils et l'assistance auxquels elles ont droit. La campagne de sensibilisation du gouvernement s'est avérée trop brève et trop discrète pour permettre la diminution du nombre de grossesses précoces.

Aussi longtemps que la contraception ne sera pas intégrée à notre culture et dans nos écoles, nous aurons à déplorer encore trop d'interventions volontaires de grossesse.

- Par ailleurs, les délais légaux d'accession à l'IVG, il faut le rappeler, sont en France parmi les plus courts de ceux que l'on observe en Europe.

Contrairement à ce qu'a affirmé le professeur Nisand,