Rien vu. Rien entendu. Jean Tiberi a, sans surprise, martelé, hier, son ignorance complète du système de faux électeurs dans son fief du Ve arrondissement, qui a valu mardi une mise en examen à son épouse Xavière ainsi qu'à sa plus fidèle collaboratrice, Anne-Marie Affret. Pour le maire de Paris, la justice ne serait, encore une fois, qu'un instrument de complots politiques visant à l'abattre. Et la confession d'un de ses plus fidèles lieutenants à la mairie du Ve, Raymond Nentien, expliquant par le menu au juge la connaissance et la participation de Jean Tiberi à ces manoeuvres, n'échapperait pas à cette dramaturgie du "tous contre moi".
Sanctions. Cette actualité judiciaire n'a pas mis mal à l'aise le seul Jean Tiberi. Hésitante, Michèle Alliot-Marie, la présidente du RPR, s'est définie comme faisant partie "des responsables politiques qui souhaitent que la vie politique réponde à des exigences de clarté, de transparence et d'éthique que les Français réclament". Interrogée sur d'éventuelles sanctions de son parti contre les Tiberi, elle a professé: "Quand il y a faute, il doit y avoir des sanctions. Que je sache, il n'y a pas eu de condamnation." Même son de cloche chez Patrick Devedjian, le porte-parole du mouvement gaulliste: "Pour exclure quelqu'un, il faut avoir des preuves. La preuve, c'est la condamnation définitive." Pour la droite, tout est désormais affaire de calendrier. Au train où avance la justice dans cette affaire, une mise en cause directe du maire de Paris