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Libération

Les pieds dans la MNEF, Le Guen perd la tete

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Il quitte la course à la mairie du XIIIe. Serge Blisko le remplace.
publié le 6 juillet 2000 à 2h51

Fin de partie pour Jean-Marie Le Guen. Démissionnaire en décembre de la fédération de Paris du Parti socialiste pour cause d'affaire Mnef, le député du XIIIe arrondissement a annoncé hier qu'il renonçait à conduire la liste du PS aux élections municipales dans ce secteur de la capitale. Mis en examen le 6 juin pour "recel de détournement de fonds publics" (emploi fictif), il a affirmé, sur Europe 1, ne vouloir "rien faire qui puisse gêner la campagne de (son) parti". En six mois, cet homme fort de la gauche parisienne, qui fut aussi l'un des artisans, dans le sillage de Dominique Strauss-Kahn, du retour au premier plan de Lionel Jospin en 1995, a presque tout perdu. Lâché par ses amis et poussé vers la sortie par les instances du PS, il jette l'éponge après avoir répété la semaine dernière encore que "ceux qui estiment faire pression sur (lui) se trompent".

"Boulet". Depuis sa mise en examen, son retrait était pourtant inéluctable. Face à la dérive du système municipal RPR, le PS a fait des questions d'éthique un axe majeur de sa campagne à Paris. Pas question de partir à la bataille dans un arrondissement aussi décisif que le XIIIe avec un candidat affaibli et donnant prise à la polémique. Dès l'automne dernier, Jean-Marie Le Guen était déjà considéré par plusieurs piliers de la jospinie comme "un boulet" dont il convenait de se débarrasser (Libération des 18 et 19 septembre). L'intéressé n'a jamais su prendre la mesure du rejet qu'il suscitait tant du côté des militants en