Les hommes politiques seraient-ils en mal de communication? Avec plus de cinq millions et demi d'internautes français (1), ils ont là un public potentiel extraordinaire. Et un instrument efficace. Valéry Giscard d'Estaing ne s'y est pas trompé. Le 10 mai, il avançait sa proposition sur le quinquennat; le 24, il lançait un site Internet entièrement dédié à la réduction du mandat présidentiel. VGE est ainsi devenu l'improbable leader de la cyberdémocratie (2).
Sondage à peu de frais. Le site de l'ancien chef de l'Etat est un modèle du genre: accessible, visuellement réussi (un bel effet de flou, très "moderne", sur le drapeau français), et surtout in-ter-ac-tif. L'interactivité, le maître mot de l'Internet politique. Un forum de discussion a été créé. Chacun peut y laisser un message (pro ou antiquinquennat), une idée, un coup de gueule. L'anonymat est garanti. On y trouve des remarques de bon sens, comme celle-ci, émanant d'un partisan du référendum: "Si l'argument en faveur du quinquennat veut que les Français puissent s'exprimer plus souvent, alors pourquoi les en priver?" Ou des remarques des adeptes du septennat non renouvelable ou du "sextennat"...
Ce site n'échappe pas à la mode du moment: les sondages. En trois questions ("5 ou 7 ans?", "Deux mandats maximum?", "Avant ou après 2002?"), cette "enquête" permet à VGE de triompher à peu de frais. Le 5 juin, sur France 2, il déclarait que "le site quinquennat.net, ouvert depuis dix jours, indique que sur les 1 000 premières r