Menu
Libération

Fabius double langue sur la taxe Tobin

Article réservé aux abonnés
Hier, face à Attac, le ministre de l'Economie a jugé l'idée ""juste"".
publié le 11 juillet 2000 à 2h59

Entre Laurent Fabius et la taxe Tobin, cela tourne au "je t'aime, moi mon plus". Hier, en fin d'après-midi, le ministre de l'Economie a reçu à Bercy une délégation d'Attac (Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens), porte-étendard d'une idée qui rassemble de plus en plus largement la gauche plurielle. L'invitation vaut reconnaissance. Le 28 juin, à l'Assemblée nationale, Laurent Fabius s'était déjà montré caressant: "La taxe Tobin est une idée centrale née de la rencontre entre deux idées parfaitement justes: d'un côté, la nécessité de lutter pour le développement, de l'autre, la nécessité d'une meilleure régulation économique internationale." Trois jours plus tard, devant 400 jeunes socialistes européens à Nogent-sur-Marne, Lionel Jospin proposait à son tour qu'"on réfléchisse" à l'idée d'instaurer une taxe sur les mouvements spéculatifs de capitaux, "pour la faire avancer dans les instances internationales".

L'ennui, c'est que le discours change avec l'auditoire. Samedi, à l'issue de la réunion des ministres des Finances du G7 à Fukuoka, au Japon, le ministre français de l'Economie était beaucoup plus réservé: si l'idée qui sous-tend la taxe Tobin est "généreuse", la mise en place d'une telle taxe pose "des problèmes techniques redoutables" et est "rejetée par la grande majorité des gouvernements et des institutions internationales" Et Laurent Fabius d'ajouter: "Nous avons notre taxe Tobin à nous, c'est l'euro."

Le ministre français