La fiction permet parfois de dire des choses impossibles à dire autrement. Pour présenter sa contribution au prochain congrès du PS qui se tiendra à Grenoble en novembre, la Gauche socialiste, le courant animé par Julien Dray et Jean-Luc Mélenchon, a choisi la forme inhabituelle d'un roman, intitulé Sept Jours dans la vie d'Attika. Comme si, depuis trois ans que Lionel Jospin gouverne et plus encore depuis trois mois que Jean-Luc Mélenchon a été nommé ministre délégué à l'Enseignement professionnel, la Gauche socialiste n'avait plus que ce moyen-là pour faire entendre sa voix... et ses critiques à l'endroit du gouvernement.
Le document aurait pu tout aussi bien s'appeler le Monde selon Julien, tant, dans ce récit narré à la première personne par une étudiante, fille d'ouvriers ayant grandi dans une cité, ce sont les thèmes traditionnelles de la Gauche socialiste qui sont passés en revue. "Je ne sais pas dans quel monde je vis", dit Attika. En sept jours, discutant avec ses copains, avec un cadre de France-Télécom, avec une chercheuse de l'Ifremer, avec une banquière antimondialisation, son esprit va se désembrumer et s'ouvrir aux propositions de la Gauche socialiste pour lutter contre l'aggravation des inégalités.
Aimer ses jeunes. Inégalités géographiques, d'abord: "Il y aura la croissance d'un côté, les ghettos de l'autre", s'indigne son ami Djamel, qui rêve d'un "Roger Lemerre des banlieues" et qui appelle à un "plan Marshall des cités". Après tout, "il paraît qu'il y a une