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Libération

Le Parlement prêt à s'emparer du portefeuille de Bercy

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Ce soir, à l'initiative de Jospin, la commission des Finances examine la réforme du vote du budget.
publié le 11 juillet 2000 à 2h59

Alors que Jacques Chirac et Lionel Jospin plaident à l'unisson pour le quinquennat, les députés travaillent de leur côté au renforcement des prérogatives parlementaires sur la loi de Finances, nerf des politiques publiques. Aujourd'hui, en fin d'après-midi, Didier Migaud, rapporteur du budget, va soumettre à la commission des Finances de l'Assemblée nationale une proposition de loi visant à toiletter en profondeur un texte fondateur: l'ordonnance organique du 2 janvier 1959 qui, depuis un demi-siècle, corsette le Parlement dans sa capacité d'intervention sur le budget présenté chaque automne par le gouvernement. Un début. Poussant la logique à son terme, c'est bien in fine une révision de la Constitution, seule susceptible de modifier en profondeur l'équilibre des pouvoirs institutionnels, que le député PS appelle de ses voeux. Avec de bonnes chances d'aboutir depuis ce fameux 16 mars, marqué d'une pierre noire dans les annales de Bercy.

Résistance passive torpillée. Ce jour-là, Lionel Jospin parle aux Français en direct du 20 heures de TF1. A quelques jours de l'annonce de son "plan retraite", il lui faut s'affranchir des accusations d'opacité que l'affaire de la "cagnotte" fait peser sur son gouvernement. "Nous sommes d'accord, au niveau du gouvernement, pour revoir l'ordonnance de 1959 avec le Parlement, afin que nos évaluations soient plus précises, plus immédiates et que le débat puisse se faire sur les orientations, sur les choix en toute transparence", explique le Prem