"Votre Assemblée ne s'est jamais trouvée face à une fraude électorale d'une envergure telle qu'elle ne peut que saper les fondements de la République." En saisissant, hier, le Conseil constitutionnel d'un recours en révision de l'élection législative de Jean Tiberi, les avocats de Lyne Cohen-Solal, son adversaire battue en 1997, ont pesé leurs mots afin de placer abruptement les neuf "sages" devant leurs responsabilités. En substance, ou ces derniers estiment que la fraude du Ve arrondissement est grave, mais pas susceptible d'avoir inversé le résultat du scrutin de 1997. Ils pourront alors s'abriter en deux lignes derrière l'autorité de l'article 62 de la Constitution selon lequel "les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d'aucun recours". Ou les membres de l'institution de la rue de Montpensier estiment que les éléments, découverts depuis trois ans par le juge pénal, démontrent que la fraude a permis à plus de 2 275 faux électeurs - le nombre de voix séparant les deux candidats - d'apporter leur voix à Jean Tiberi.
Cette nouvelle offensive intervient alors que Lyne Cohen-Solal est mise en cause dans une affaire d'emploi fictif à Lille. Et que trois personnes, dont Xavière Tiberi, ont été mises en examen dans le cadre de l'information judiciaire ouverte en 1997 pour "manoeuvre frauduleuse de nature à fausser la nature du scrutin".
Juge de l'élection, le Conseil constitutionnel ne doit répondre qu'à cette seule question: la fraude a-t-elle pu influencer le