L'affaire de la cagnotte a laissé des traces. Instruit par les mésaventures de son prédécesseur Christian Sautter, Laurent Fabius ouvre à deux battants les portes du coffre-fort de Bercy. Hier, le ministre de l'Economie a révélé que l'argent du contribuable coulait toujours à flots dans les caisses de l'Etat. Les recettes attendues en 2000 seraient ainsi supérieures d'une trentaine de milliards de francs à ce qui avait été annoncé aux députés lors de l'examen du collectif budgétaire de printemps. En fin d'année, le surplus engrangé ne serait donc pas de 51,4 milliards, mais de quelque 80 milliards de francs. Bref, Bercy est assis sur un tas d'or et le dit.
Haute voltige. Voilà qui tranche singulièrement avec les habitudes de la citadelle des bords de Seine. A priori, il n'y avait nul besoin de livrer dès à présent des "estimations", fondées sur la seule extrapolation des rentrées fiscales à la fin juin. A ce stade de l'année, l'exercice a des allures de haute voltige. Le secrétariat au Budget l'admet à demi-mot. Simple "souci de transparence", comme le prétend Laurent Fabius? Le locataire de Bercy entend plus sûrement couper l'herbe sous le pied de l'Elysée.
C'est en effet Jacques Chirac qui, dans son discours du 14 juillet dernier, avait dégoupillé la grenade qui, huit mois plus tard, a coûté son fauteuil à Christian Sautter. "Nous avons depuis deux ans une croissance qui fait que nous avons énormément d'argent dans les caisses. [...] Il faut tout le talent du ministère des F