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Libération

Onze ministres pour peser tous les mots.

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L'adhésion de tout le gouvernement s'est âprement négociée.
publié le 22 juillet 2000 à 2h27

«Dans la République...» Trois mots qui ont fait débat lors du séminaire gouvernemental de mercredi sur la Corse. Trois mots qui manquaient à l'origine dans l'exergue du texte exposant les propositions du gouvernement aux élus corses. Plusieurs ministres qui participaient à la réunion s'en sont émus. Le document original ne mentionnait que «les spécificités de la Corse tenant à sa situation insulaire et à son histoire...». Jean-Pierre Chevènement (Intérieur) mais aussi Jean-Claude Gayssot (Equipement et Transports) ont insisté pour qu'après «les spécificités de la Corse» soit ajouté: «Dans la République». Un participant explique: «Nous serions sous la pression des nationalistes si nous ne faisions pas référence à la République.»

Peigne fin. Durant trois heures, les onze ministres réunis autour du chef du gouvernement ont passé au peigne fin chaque paragraphe, chaque phrase, chaque mot du relevé de conclusions. Suscitant des discussions ici, des désaccords là. Tous n'étaient pas sur la même longueur d'ondes. Certains qui partagent les préoccupations «jacobines» de Chevènement, lui ont reproché son entretien au Monde de mercredi, dans lequel il sommait le Premier ministre de «recadrer» le débat corse. Le ministre de l'Intérieur s'en est expliqué, assurant qu'il n'avait pas voulu lancé d'«ultimatum» au chef du gouvernement.

Autre sujet chaud, l'amnistie. Il a été abordé par Jean-Claude Gayssot. Lionel Jospin a coupé court: «Je ne veux pas l'évoquer dans le texte car, si nous l'évo