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Libération

Des milliards qui ne collent pas

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Gouvernement et CFDT ne font pas les mêmes calculs.
publié le 26 juillet 2000 à 2h34

Le choc frontal entre le gouvernement et les signataires de la nouvelle convention d'assurance chômage (CFDT, CFTC, Medef, CGPME et UPA) vire à la bataille d'experts. Au coeur du débat: le financement du plan pour l'aide au retour à l'emploi (Pare) proposé par les signataires, et les clauses «illégales» de la convention. Dans leur lettre rendue publique lundi, Martine Aubry et Laurent Fabius, qui expliquent leur refus d'agréer le texte, écrivent qu'«aucune enveloppe financière spécifique n'est réservée dans la convention pour financer le Pare». Selon le gouvernement, «sur les 75 milliards de francs d'excédents [de l'Unedic] cumulés attendus d'ici à 2003, 71 milliards seraient consacrés à des baisses de cotisation, et 4 milliards à l'amélioration de la couverture chômage». La CFDT et le patronat font un autre calcul: ce ne sont pas 4 milliards de francs, mais 48,2 milliards qui seraient consacrés à l'amélioration de la couverture chômage et au financement du Pare.

«Nous comptons sur trois sources de financement que le gouvernement a délibérément ignorées», explique Michel Mersenne, secrétaire confédéral de la CFDT chargé de l'emploi et du chômage. «Premièrement, les excédents prévisionnels qui, si l'on table sur une croissance annuelle de 3 % et une baisse de 250 000 chômeurs par an, devraient effectivement atteindre 75 milliards de francs en 2003. Deuxièmement, les excédents cumulés [ou fonds de roulement] représentent 22,9 milliards de francs. Cet argent-là est déjà dans les