Mulhouse
envoyée spéciale
Il y a deux ans, il s'est interrogé: avait-il, vraiment, envie de briguer un troisième mandat à la mairie de Mulhouse? Avait-il envie, une nouvelle fois, de «s'en prendre plein la gueule», de se cogner aux limites des pouvoirs d'un maire, d'affronter l'extrême droite si prospère dans certains quartiers de la ville, de constater les ravages des petites et grandes tensions urbaines, si palpables dans cette cité moyenne de 112 000 habitants? Et puis, il s'est décidé. Jean-Marie Bockel, maire (PS) de Mulhouse depuis 1989, conduira la liste de la gauche plurielle en mars 2001: «Cette crise, je l'ai eue, je l'ai surmontée.» A Paris, le député du Haut-Rhin, «blairiste» autoproclamé, «social-libéral» revendiqué, minoritaire et marginalisé au sein du PS, s'est résigné à ne pas faire partie d'un gouvernement Jospin dont il avait taxé le programme d'«archaïque» et de «ringard» en 1997. A Mulhouse, il n'a pas voulu abandonner le terrain qu'il laboure contre vents et marées depuis près de deux décennies de mandats électifs.
Car à 50 ans, Jean-Marie Bockel a jugé qu'il avait encore l'énergie, la volonté et la gourmandise de poursuivre et achever quelques-unes de ses grandes oeuvres: un projet de tram-train, premier du genre en France (1), la rénovation des anciens quartiers ouvriers de la ville, le tissage d'une véritable structure intercommunale... «Je ne voudrais pas finir par une "non-réussite" sur les questions de politique de la ville. A mon âge, avec ma vitali