Vacances pour tout le monde, ou presque, et on reparle de tout ça à la rentrée. Le sort de Jean-Pierre Chevènement ne sera pas scellé avant trois semaines. C'est Lionel Jospin qui en a fait l'annonce hier matin sur le perron de Matignon. «Nous sommes convenus ensemble, dans l'atmosphère amicale qui caractérise nos relations depuis très longtemps, que nous nous donnions le temps de la réflexion», a lâché le Premier ministre. Une annonce impromptue: alors que toute la presse prévoyait pour hier la franche explication entre Lionel Jospin et son ministre de l'Intérieur sur le dossier corse, les deux hommes s'étaient déjà rencontrés, dans la plus grande discrétion, samedi en fin de journée.
A son retour de Marseille, où il participait à un conseil européen consacré à la justice et aux affaires intérieures, Jean-Pierre Chevènement s'était rendu à l'hôtel Matignon. Pour un tête-à-tête d'une heure trente. «Les deux hommes se parlent et se voient très souvent, ce fut une discussion comme ils en ont eu beaucoup ces dernières semaines», explique-t-on à Matignon. Une entrevue au cours de laquelle les deux amis de trente ans sont restés sur leurs positions. «Il n'a pas changé d'un iota ses analyses», insiste-t-on Place Beauvau.
Ligne rouge. Jean-Pierre Chevènement n'en démord pas: il ne défendra pas le projet de loi qui confère à la Corse des compétences élargies et un pouvoir législatif d'«adaptation». «Je suis un homme politique et j'ai mes convictions, Lionel Jospin les connaît, il sait