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Libération

Le PRG exclut son sénateur homophobe.

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François Abadie, 70 ans, s'était déjà illustré au moment du Pacs.
publié le 1er août 2000 à 3h07

L'homophobie radicale du sénateur des Hautes-Pyrénées, François Abadie, a eu raison de son radicalisme: cet ancien ministre du gouvernement Mauroy a été exclu hier du PRG par le président du parti, Jean-Michel Baylet, «pour les propos honteux» qu'il a tenus. Il faut dire que la vieillesse de François Abadie a tout du naufrage. A 70 ans, il a comme une obsession, une aversion qui grandit jour après jour: il n'aime pas, mais alors pas du tout, les homosexuels.

L'individu s'était déjà illustré lors du débat sur le Pacs en pourfendant la proposition de loi socialiste. Car l'ancien maire de Lourdes a eu une apparition: la prolifération des homosexuels, il en est sûr, va détruire la France. François Abadie sonne donc le tocsin, fin juin, dans le Nouvel Observateur: «Je ne peux pas être favorable à ceux que j'appelle les fossoyeurs de l'humanité, ceux qui n'assurent pas l'avenir: les homosexuels.»

A la lecture de la diatribe, Sébastien Chenu, vice-président de la fédération Démocratie libérale de l'Oise, lui envoie sa carte de visite ponctuée d'une réaction outrée: «Vos propos: une honte pour la République!» Quelques jours plus tard, Chenu reçoit une brève réponse d'Abadie, toujours plus délicat: «Triste Sire, allez vous faire enculer et n'en faites pas un fonds de commerce. Je vous méprise trop pour employer une formule de politesse.»

«Venant d'une grande âme radicale, et donc progressiste, de la République, c'est scandaleux!» s'indigne Chenu. Il adresse cet échange épistolaire à plu