Il était temps. Jacques Chirac a profité du huis-clos du dernier conseil des ministres avant les vacances, hier à l'Elysée, pour sortir de son mutisme. Silencieux depuis le 14 juillet, le chef de l'Etat a retrouvé la parole pour commenter, sans se mouiller, la démarche engagée par le gouvernement en Corse. Solennel et concis, le président de la République a d'abord reconnu que «des réformes s'imposent» sur l'île: «La Corse a besoin de paix. Elle est dans la République et entend y demeurer. [...] Ses spécificités insulaires doivent être mieux reconnues et l'organisation de l'île doit être adaptée pour permettre à ses habitants de mieux maîtriser les questions qui les concernent. [...] Ces évolutions exigent [...] la paix et la dignité.»
Modalités. Se confinant à un rôle de spectateur, Jacques Chirac a noté que «le gouvernement a mené un dialogue avec les élus de l'Assemblée de Corse» et que «c'est maintenant au Parlement, sous le contrôle éventuel du Conseil constitutionnel, que devront être soumises les modalités des réformes». Pour l'avenir, il n'a assigné aux parties en présence qu'un cahier des charges plutôt vague: il faut que le processus se déroule, d'une part «dans la clarté et la responsabilité», d'autre part dans «le respect des principes de notre République et de son unité».
Pas que quoi fouetter un Premier ministre, qui s'est contenté de répondre: «Votre appréciation, M. le Président, était attendue et vous nous l'avez donnée. Je n'ai rien à ajouter à ce stade.» His