La reconnaissance du droit d'apostasier, c'est-à-dire de changer de religion, aurait-elle été subrepticement escamotée du texte intitulé «principes et fondements juridiques régissant les rapports entre les pouvoirs publics et le culte musulman en France» quand celui-ci a été proposé à la signature des représentants des principales sensibilités musulmanes en France, dans le cadre de la consultation engagée avec eux par le ministère de l'Intérieur?
C'est ce que voudrait faire croire l'article sous la plume de Mme Leïla Babes et de M. Michel Renard, qui n'hésitent pas à suggérer que le ministère de l'Intérieur a été «complaisant au point d'accepter des ajustements au nom d'une sensibilité propre à ses interlocuteurs musulmans», complaisance que les auteurs vont déceler par ailleurs jusque dans la reprise, comme sous-titre de la «Consultation», de sa traduction arabe: «Istichara»...
Qu'on se rassure, il n'y a pas lieu de sonner le tocsin.
D'abord parce qu'en France, comme chacun peut le constater, la laïcité, qui implique la liberté absolue de conscience et de culte, empêche tout simplement que l'apostasie soit un sujet. Ensuite, parce que loin de constituer un recul même partiel ou symbolique, la signature par les musulmans du texte proposé par le ministère de l'Intérieur constitue une avancée majeure: dans le but d'aider l'intégration du culte professé par les musulmans, ceux-ci ont été invités à confirmer, en ratifiant ce texte, leur adhésion à l'ensemble des principes fondateur