«On a couillonné le Medef.» La formule a un grand succès dans l'entourage du gouvernement. En refusant d'agréer la convention Unedic il y a quinze jours, Martine Aubry a peut-être ouvert la voie à une «nationalisation» de l'assurance chômage. Car, en septembre, si les signataires de la convention, Medef et CFDT en tête, décidaient de quitter le conseil d'administration de l'Unedic, le gouvernement pourrait envisager de créer un établissement public pour remplacer l'association qui gère l'assurance chômage. La gestion publique du chômage n'exclut pourtant pas d'office les partenaires sociaux. C'est d'ailleurs son principal avantage. L'établissement public Unedic ressemblerait aux organismes de Sécurité sociale, dans lequel l'Etat intervient.
Résistances. Une éventualité que le patronat n'avait, semble-t-il, pas prévu. Et la ministre de l'Emploi l'a d'ores et déjà annoncé: «Si on mettait en place un établissement public, les partenaires sociaux seraient évidemment partie prenante, notamment dans les espaces de décision et de gestion.» La menace de gestion publique a pour effet au moins de renforcer la crise qui secoue le «paritarisme à la française». Les syndicats opposés à la convention Unedic ont déjà laissé entendre qu'ils s'associeraient à cette nouvelle Unedic qui ferait une place à l'Etat. FO, avec des résistances, pour «ne pas abandonner le terrain à l'Etat», selon Marc Blondel. Et la CGT, même si elle appelle à la poursuite des négociations. «La crise va peut-être perme