Menu
Libération

Les enquêteurs sur la piste politique.

Article réservé aux abonnés
Le double assassinat de L'Ile-Rousse n'a toujours pas été revendiqué.
publié le 9 août 2000 à 3h17

Le scénario est éclairci, le mobile reste mystérieux. Menée par la Division nationale antiterroriste (Dnat) et le SRPJ d'Ajaccio, l'enquête a pu reconstituer le déroulement de l'assassinat à l'Ile-Rousse (Haute-Corse) de Jean-Michel Rossi et de son garde du corps. Lundi, peu avant 9 heures du matin, six personnes, divisées en deux groupes, sont arrivées à pied et à visage découvert devant un bar où l'ancien militant nationaliste avait ses habitudes. Armés de pistolets mitrailleurs, ils ont pris les deux hommes sous un feu croisé, avant d'achever Rossi de plusieurs balles dans la tête. Attablé avec les deux victimes, un homme, conseiller municipal, venait de se lever, juste avant la fusillade. Placé en garde à vue durant plusieurs heures, il a été relâché.

Ce double meurtre, commis au lendemain du rassemblement nationaliste de Corte, continue de susciter des hypothèses multiples. Mais hier, les enquêteurs privilégiaient la piste du règlement de comptes politique. Entre les accusations de «dérive mafieuse» qu'il formulait à l'encontre de la mouvance nationaliste dans un livre récent cosigné avec François Santoni, son lourd passé militant et sa proximité supposée avec le mouvement Armata Corsa, une organisation clandestine qui a déjà revendiqué deux assassinats, Rossi s'était fait de nombreux ennemis susceptibles de vouloir l'éliminer. Les clandestins les plus radicaux ont également pu vouloir lancer un avertissement aux acteurs, nationalistes compris, du dialogue sur l'avenir d