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Interview

«Oû sont les faucons? A Paris ou dans l'ile?».

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publié le 9 août 2000 à 3h17

Maire (PCF) de Sartène (Corse-du-Sud), Dominique Bucchini est un farouche adversaire des nationalistes. Le 28 juillet, il a pourtant approuvé le statut Jospin à l'Assemblée de Corse.

L'assassinat de Jean-Michel Rossi, c'est un retour durable de la violence?

A l'heure qu'il est, je n'en sais rien. Je ne peux qu'émettre un souhait très clair: il faut que ça s'arrête! Lorsque le PCF a déclaré, dès 1993, qu'il était temps de déposer les armes et de les rendre à la justice, beaucoup de gens nous ont ri au nez. Sept ans après, on se rend compte que ce mot d'ordre demeure d'actualité. Il ne faut pas faire preuve de cécité politique. Il est bel et bien écrit dans le texte de synthèse, subtil et compliqué, du gouvernement que la démarche engagée est nécessaire et indispensable à une condition: le retour à la paix civile. S'il se confirme que ce sont des Corses qui ont abattu d'autres Corses, on verra bien que les faucons ne sont pas à Paris mais dans l'île.

Le 28 juillet, vous vous êtes indigné que Jean-Guy Talamoni fasse de l'Etat le seul garant du retour à la paix...

J'ai été très précis: quelles que soient les perturbations provoquées par ce vote, le terrorisme doit cesser. Il faut faire en sorte que la Corse ne sente plus la poudre. Il faut qu'elle sente la citoyenneté. Nous avons connu vingt-cinq ans de plomb. Lorsque le gouvernement s'engage dans la voie du dialogue, on doit être clair. Peut-on tenir deux discours, l'un à Paris, l'autre à Ajaccio? A Matignon, personne n'a posé de c