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Libération

La Savoie se rêve en région souveraine.

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Au-delà du folklore autonomiste, les élus veulent sortir de Rhône-Alpes.
publié le 11 août 2000 à 3h22

Annecy envoyé spécial

En Savoie, les propositions faites par Lionel Jospin aux Corses agacent prodigieusement. Les «républicains» s'insurgent de l'abandon de souveraineté. Et les autonomistes se vexent de telles avancées, obtenues par les bombes. La stratégie savoisienne passe plus par les urnes que par les armes. Pourtant, malgré l'indignation, parfois la jalousie, le statut de la Corse réveille ici aussi des tentations régionalistes. Celles des autonomistes, qui décryptent minutieusement les propositions corses pour dégager les mesures qui seraient applicables chez eux. Et celles, différentes, d'un nombre croissant d'élus, qui restent très attachés à la souveraineté française, mais militent pour la création d'une région Savoie.

Une petite région. Les arguments ne manquent pas. Les Savoyards se sentent perdus dans la région Rhône-Alpes, trop vaste, trop variée. Plus proches des Suisses que des Ardéchois, ils ne se sentent pas rhônalpins. Lorsqu'on leur rétorque que la Savoie ferait une bien petite région, ils répondent qu'avec un million d'habitants elle serait plus peuplée que la Corse ou que le Limousin. Et plus vaste que l'Alsace. Selon eux, le conseil régional ne porte ni la culture, ni les spécificités montagnardes et frontalières. Les élus du coin aimeraient par exemple multiplier les coopérations avec les zones frontalières suisses et italiennes, comme le Genevois ou le Val d'Aoste. Mais la région, longtemps, ne s'est intéressée qu'à la Catalogne et à la Lombardie. Ils