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Libération

Jospin decode son plan Corse

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Accusé d'avoir cédé aux nationalistes, le Premier ministre souligne la réversibilité du processus en cours.
publié le 17 août 2000 à 3h28

La supposée lune de miel entre Lionel Jospin et les nationalistes corses n'aura-t-elle duré qu'un bout d'été ? Trois semaines après l'adoption par l'Assemblée de Corse des propositions gouvernementales, le Premier ministre publie dans le Nouvel Observateur une tribune intitulée «Mon pari pour la Corse» dans laquelle il tente de «répondre [aux] interrogations» suscitées par le «processus de Matignon». Et par «interrogations», il ne veut pas parler des nouvelles exigences émises par les nationalistes lors des journées de Corte, mais bien des doutes émis par tous ceux qui se sont déclarés hostiles à l'accord, de Chevènement aux intellectuels «républicains». Quitte à se mettre à dos une bonne partie des élus insulaires.

Hostilité. C'est que, pour le Premier ministre, il y avait urgence à s'expliquer. Le plan Jospin n'a visiblement pas réussi à rétablir la paix civile sur l'île, comme l'ont prouvé dramatiquement les assassinats de Jean-Michel Rossi et de son garde du corps, le 7 août, puis six jours plus tard, l'attentat contre les locaux de l'Agence de développement économique de Corse à Ajaccio. La presse parisienne multiplie les points de vue violemment hostiles au Premier ministre. Dernier exemple, cette semaine, avec l'éditorial de l'Express, qui parle déjà de «fiasco» et tonne : «On ne s'installe pas à la table des maîtres chanteurs.» Pour un chef de gouvernement qui scrute chaque matin avec minutie les commentaires politiques, il était temps de «dissiper les doutes, les sce