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Libération
Interview

«Les mots égalité et citoyen sont absents du texte»

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publié le 17 août 2000 à 3h28
(mis à jour le 17 août 2000 à 3h28)

Cofondateur du Mouvement des citoyens, l'écrivain Max Gallo a pris ses distances avec Jean-Pierre Chevènement, mais demeure l'un des chefs de file du courant «républicain».

Lionel Jospin vous semble-t-il plus prudent dans son article publié ce matin que dans les propositions dévoilées le 20 juillet dernier ?

C'est un texte défensif, en retraite, mais pas en retrait. Il n'est pas du tout à la hauteur de l'enjeu. La faiblesse de Lionel Jospin vient du fait qu'il arase les problèmes et les choix qu'il a faits en essayant de les dissoudre dans une banalité tranquille. La question de la Corse, c'est en fait la question de la France, c'est une métaphore de la façon dont le gouvernement traite les problèmes. Ainsi, dans son article, Lionel Jospin écarte d'une phrase le risque de contagion à d'autres régions. Or, toutes les déclarations des groupuscules régionalistes de ces dernières semaines indiquent le contraire. Il persiste à vouloir résoudre un problème qu'il dit limité à la Corse. Mais il est Premier ministre, non président de conseil général. La voie choisie est délétère.

Il s'oppose à «ceux qui ne veulent pas rompre avec une conception strictement uniforme de la République»...

Lionel Jospin utilise le mot «uniformité» pour remettre en cause l'égalité des citoyens. C'est un glissement habile. Personne aujourd'hui en France, y compris ceux que l'on appelle les jacobins, n'est partisan de l'uniformité. Il n'y a pas un seul homme politique sérieux qui ne juge que les Bretons ont dro