Bernard Bonnet n'est pas près d'être jugé dans l'affaire des paillotes. Les avocats de l'ancien préfet de Corse avaient demandé à la chambre d'accusation de Bastia d'annuler l'instruction du juge Camberou pour irrégularités. Hier, si les juges ont rejeté une partie de leurs demandes, ils rendront leur décision définitive le 20 septembre.
MM. Philippe Gumery et Philippe Armani avaient d'abord réclamé une quinzaine d'investigations supplémentaires: c'est là-dessus qu'ils ont été retoqués. En revanche, le second point est moins clair. La défense de Bernard Bonnet met en cause la désignation du juge Camberou. Ce qui revient à dire qu'il n'avait pas qualité pour instruire l'affaire.
En février 1999, Patrice Camberou est un «juge placé», autrement dit, il est mis à disposition par la cour d'appel de Bastia pour être affecté sur des postes vacants. Justement, en ce début d'année, une juge d'instruction d'Ajaccio est en congé maternité, c'est la femme de Patrice Camberou. Son époux c'est un hasard est envoyé à Ajaccio pour la remplacer. Première irrégularité, selon les avocats de Bernard Bonnet, le président de la cour d'appel aurait omis de préciser à quel poste il l'affectait. L'oubli a été régularisé après coup par le président, mais il aurait fallu que cette affectation soit entérinée par l'assemblée générale des juges. «Patrice Camberou n'était donc pas juge d'instruction à Ajaccio», explique Philippe Gumery.
Du coup, il ne le serait pas plus, le 26 avril, quand il commence à