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Libération

Le calendrier parlementaire laisse du répit à Chevènement.

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Le temps de la démission ne semble pas venu.
publié le 18 août 2000 à 3h30

Comment se dire adieu? Et quand? Après avoir entériné leur désaccord sur le dossier corse lors d'un ultime tête-à-tête à Matignon le 29 juillet, Lionel Jospin et Jean-Pierre Chevènement s'étaient refusés à trancher leur différend avant les vacances. Trois semaines plus tard, le «temps de la réflexion», selon l'expression du Premier ministre, tire à sa fin, mais celui de la démission n'est pas encore venu. A l'hôtel Matignon, comme place Beauvau ou à la direction du PS, rares sont ceux qui imaginent que le ministre de l'Intérieur, qui rentre de Belle-Ile dimanche 20 août, refasse ses valises illico et claque la porte du gouvernement.

«Fenêtre de tir». «Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur géreront le temps ensemble, de façon à ce que leurs décisions ne desservent ni l'un, ni l'autre», glisse-t-on à Matignon en insistant sur les «liens de respect et d'estime» qui les unissent. Même si Jean-Pierre Chevènement n'a guère été convaincu par l'explication de texte de Lionel Jospin publiée par Le Nouvel Observateur, il semble résolu à prendre le temps nécessaire pour trouver ce qu'un de ses proches appelle «la fenêtre de tir adéquate». Un départ précipité de l'élu de Belfort, dès la rentrée, risquerait de survenir soit trop tard, soit trop tôt. Trop tard parce qu'une démission soudaine aurait été plus facilement justifiable fin juillet, lors de la conclusion d'un accord qui, en promettant aux élus de l'île une révision constitutionnelle assortie d'un pouvoir d'«adaptation