Ni viva, ni vendetta. Le texte signé par le Premier ministre et publié hier par Le Nouvel Observateur n'a fait ni chaud ni froid aux nationalistes insulaires. C'est comme si Lionel Jospin n'avait rien écrit. Certes, ils ont lu la prose jospinienne. Certes, ils ont compris que le chef du gouvernement conditionnait la poursuite du processus en cours à l'arrêt de toute violence. Certes, ils ont la confirmation que la question de l'amnistie n'est toujours «pas à l'ordre du jour» et que les assassins de Claude Erignac en seront exclus. Certes, ils savent que le futur pouvoir législatif local sera soumis à contrôle et approbation du Parlement. Mais «tout cela, on le savait déjà, observe Pierre Poggioli, secrétaire général de l'ANC. Le texte de Jospin était d'abord destiné à la classe politique française».
Telle est, à peu de chose près, la conclusion à laquelle devait aboutir la réunion de l'Unita, qui fédère les neuf principaux mouvements nationalistes, prévue hier soir à Corte. Les participants devaient se féliciter que la prose jospinienne «conforte le processus de paix», selon l'expression de François Sergentini de la Cuncolta naziunale. «Comme le Premier ministre, nous avons l'intention d'aller jusqu'au bout», affirme pour sa part Jean-Guy Talamoni, chef de file de Corsica nazione.
Attentat condamné. Comme preuve de cette bonne volonté, le «mouvement national» rappelle qu'il a condamné «unanimement» l'assassinat de Jean-Michel Rossi et l'attentat commis contre l'Agence de dével