Une soudaine accélération du regard et puis, c'est l'affolement. Dans la dislocation imposée à la salle d'exposition, aux murs courbés par l'influx d'images anamorphosées prolongées par des écrans, ou par les formes ondulatoires de maquettes, comment s'y retrouver? Comment s'accrocher à du solide là où tout n'est que fluidité, motilité, énergie ou traînée lumineuse? Ce sont bien, pourtant, des projets pour notre monde que propose Zaha Hadid l'architecte affublée en anglais d'une dénomination plus noble d'«architectural designer» dans cette exposition de son travail conçue par elle-même. Mais même sa présentation décentrée s'inscrit dans un autre monde, de fragments d'utopie à l'ère de l'informatique et de logiciels 3D «Studio VIZÆ R2by KinetixÆ» (que Zaha Hadid utilise réellement).
Diva. Voici quelqu'un qui dément toutes les idées plan-plan qu'on se fait de l'architecte, de la commande, voire de la façade ou de l'élévation d'un bâtiment. Zaha Hadid donne l'impression de se foutre complètement de ces préconceptions et le montre, du décor de scène qu'elle a conçu pour les Pet Shop Boys à la piste de saut à ski d'Innsbrück ou l'«espace de la pensée» qu'elle a inséré dans le nouveau Dome de Londres, en passant par nombre de propositions non réalisées, comme celle pour le centre Reina Sofia en Espagne. Peut-être est-ce pour ça que l'Architectural Digest américain l'a surnommée (1996) la «nouvelle diva de l'architecture». Allusion au plissé de ses projets et au