Jean-Pierre Chevènement prépare sa sortie. Hier midi, le ministre de l'Intérieur a déjeuné «en famille» avec l'ensemble de son cabinet. Avec ses convives, il n'a pas évoqué explicitement son avenir. Simplement, il a fait savoir que sa rencontre prochaine avec Lionel Jospin serait «déterminante». Aucune date n'était encore arrêtée, hier soir, entre les deux secrétariats particuliers pour ce rendez-vous. L'entrevue ne devait pas, en tout état de cause, intervenir ce matin avant le Conseil des ministres de rentrée. Jean-Pierre Chevènement sait déjà ce qu'il dira au Premier ministre: Je m'en vais. Il rappellera à Lionel Jospin sa déclaration de politique générale du 19 juin 1997: «L'Etat de droit ne doit pas souffrir d'exception. En Corse, le gouvernement veillera au respect de la loi républicaine auquel la population aspire et sans lequel il n'y a pas d'essor possible.» Puis il fera remarquer au chef de gouvernement que ces principes sont bafoués par la dévolution d'un pouvoir législatif à l'assemblée corse. Dès lors, selon un de ses conseillers, rester au gouvernement serait se renier. Et demander un autre maroquin que celui de l'Intérieur serait «indécent, mal venu, mal compris», selon le même. Mais rien n'empêche Jospin de lui en proposer un..
Le ministre de l'Intérieur est donc sur le départ. Il devait en aviser hier soir ses amis du Mouvement des citoyens (MDC), après les avoir écoutés. Officiellement, le secrétariat national de son organisation devait finir de préparer ses