Le départ programmé de Jean-Pierre Chevènement renforce les inquiétudes des élus «républicains» de droite et de gauche qui, en Corse, redoutent les conséquences de l'accord de Matignon. Il rassure, en revanche, ses partisans qui redoutaient des «manoeuvres d'obstruction» du ministre de l'Intérieur. Jean-Guy Talamoni, le leader de Corsica Nazione, se défend d'avoir cherché «la démission du ministre de l'Intérieur»: «Cela n'a jamais été, pour nous, un objectif politique en soi.»
«Cohérence». Mais, après les récentes déclarations d'Henri Emmanuelli (Libération du 24 août) ou celles de Michel Charasse au quotidien la Montagne, il juge «nécessaire que le gouvernement affiche sa cohérence et que son chef fasse taire les discordances en son sein». D'autant plus que l'assassinat de Jean-Michel Rossi, ami de François Santoni, l'ex-leader d'A Cuncolta, et l'attentat de Sartène, dans lequel est impliqué un proche du même Santoni, ont alimenté les doutes de ceux qui ne croient guère au plan Jospin pour ramener la paix civile en Corse de manière durable.
«Nous avons toujours dit que le problème de la révision constitutionnelle en 2004» était ambigu, soutient Emile Zuccarelli, le maire radical de gauche de Bastia. L'ancien ministre de la Fonction publique s'est entretenu à plusieurs reprises, ces dernières semaines, avec Jean-Pierre Chevènement, «visiblement énervé que toutes les négociations se soient faites un peu au-dessus de sa tête». Les radicaux de gauche insulaires espèrent que le dé