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Libération

Pascal Lamy dans la fosse aux lions

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Le commissaire européen s'est invité à l'université d'été d'Attac.
publié le 28 août 2000 à 3h44

La Ciotat envoyé spécial

Des belles passes d'armes mais pas de larmes. Du «respect» mutuel, mais, à l'arrivée, des «circonspects» réciproques. Par un soleil de plomb, Pascal Lamy, commissaire européen chargé du commerce, s'est invité, samedi, dans une fosse aux lions: l'ultime débat de l'université d'été d'Attac. Bête noire des contestataires «de la mondialisation néolibérale», l'un des «docteurs Mabuse du libre-échangisme» s'est employé à démontrer que «le commerce international n'a rien d'un monstre». Marathonien aguerri des négociations, il est ressorti à peine éreinté de ce péplum verbal. Et sous les applaudissements polis de militants.

Pendant plus de quatre heures, Pascal Lamy s'est multiplié pour tenter de désamorcer les «malentendus». Il a répondu aux critiques d'experts à ses côtés sur la tribune, louant les «vertus du commerce» parce qu'il «aime l'ouverture en général». Au «darwinisme primaire» dénoncé par la politologue Susan George, il a opposé que le commerce est «facteur de paix». Il s'est fait rabrouer par l'économiste Bernard Maris qui a empilé les «apologues» pour démontrer que «seule la coopération» permet la croissance, «et non la compétition entre acteurs inégaux».

Lamy sue, souffle, se défend d'être un «libéral acharné». Il s'est coltiné, stylo en main, les interrogations des militants (des lobbies à Bruxelles à son adhésion au PS, en passant par «la légitimité» de son mandat). Et il a sorti un joker: un plaidoyer pro domo pour une «politique plus forte». A