On le verrait bien curé, Marc Tessier, sanglé dans des costumes sombres, les lèvres pincées sur un demi-sourire permanent, des lunettes cerclées de fer. Mais, derrière les carreaux, les yeux pétillent. «Je ne sais plus ce que je voulais faire quand j'étais petit, mon frère pense que je voulais devenir prêtre, j'ai dû occulter cette partie-là de mon désir...» Vers 20 ans, il a «définitivement renoncé à la foi chrétienne» pour un agnosticisme complet ­ «au point que je suis sceptique sur le fait que l'on puisse être agnostique». Le réalisateur et ami Régis Warnier s'interroge sur l'autre partie de son désir: «Qu'est-ce qui fait grimper Marc?» C'est de devenir patron.

Il l'est aujourd'hui. Dimanche 30 mai 1999, Marc Tessier, féru d'alpinisme, a atteint le sommet. Dans un très chic restaurant parisien, il fête son accession à la tête de France Télévision. Autour de lui, ses amis et principaux soutiens, ses «complices ou comploteurs» comme il les appelle, son réseau. Des patrons, des pontes de l'audiovisuel, des journalistes et André Rousselet, le père spirituel. Le fondateur de Canal + se félicite d'avoir ses «deux poulains à la tête de trois chaînes françaises»: Pierre Lescure à Canal +, Marc Tessier à France 2 et France 3. Mardi dernier, un an après sa première élection, Marc Tessier a été nommé président du holding de l'audiovisuel public qui coiffe les trois chaînes publiques (France 2, France 3, la Cinquième), il en a la charge pour cinq ans.

En 1982, il ne faut à André Rouss