De Nice à Boulogne-sur-Mer, en passant par Marseille, Martigues, Port-de-Bouc, Port-la-Nouvelle, Port-Vendres, Les Sables-d'Olonne, Concarneau, Port-en-Bessin, GrandCamp-Maisy et Ouistreham, le mouvement de protestation des marins-pêcheurs contre la hausse du prix des carburants s'est encore amplifié hier. Un casse-tête pour le ministère des Finances, qui se voit mis en demeure d'intervenir dans un secteur où il ne peut plus faire de cadeau fiscal sous peine de se voir sanctionner par Bruxelles, le gazole des chalutiers étant déjà totalement détaxé.
Le ministre de l'Economie l'a rappelé hier dans une interview à iTV: «Ce n'est pas directement par la question de la fiscalité que ce type de problème peut être posé.» «Il a déjà été décidé un effort financier très important en renouvelant des exonérations sociales dont ils bénéficiaient jusqu'ici», a ajouté Laurent Fabius, évoquant la prolongation jusqu'à la fin de l'année d'un abattement de charges sociales, annoncée vendredi par le gouvernement.
«En août 1999, les pêcheurs devaient débourser 67 centimes par litre de carburant. En août 2000, ils ont dû dépenser 2,10 francs par litre, soit le triple. C'est énorme», rappelait hier un porte-parole des marins-pêcheurs de Marseille qui menacent de bloquer dans les prochains jours des ports pétroliers, à commencer par Fos-sur-Mer. Hier à sept heures du matin, c'est le port de Nice qui a été paralysé par une vingtaine de bateaux de pêcheurs, dont cinq thoniers immatriculés à Sète et Mar