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Libération

Unedic: les patrons réattaquent

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Un recours devant le Conseil d'Etat a été déposé hier.
publié le 30 août 2000 à 3h49

Mettant à exécution la menace qu'ils agitaient depuis quelques semaines, les patrons du Medef (Mouvement des entreprises de France) et de la CGPME (Confédération des petites et moyennes entreprises) ont déposé hier un recours en Conseil d'Etat contre le décret du 29 juin qui prorogeait la convention d'assurance chômage de 1997. Leur démarche a certes peu de chance d'aboutir. «C'est un décret en Conseil d'Etat, rappelle un proche collaborateur de Martine Aubry, et on voit mal les sages du Palais-Royal censurer en septembre un texte qu'ils ont avalisé en juin.» Mais ce recours vient alourdir le contentieux qui oppose l'organisation patronale au gouvernement depuis novembre 1999, quand la ministre de l'Emploi avait tenté en vain de mettre à contribution les organismes de protection sociale pour financer les 35 heures.

Il est aussi l'illustration de la double stratégie qui anime le Medef. L'une, conciliante ­ incarnée par le président du mouvement patronal, Ernest-Antoine Seillière ­, cherche à sortir, par le haut, de la crise de l'Unedic pour avancer les autres chantiers de la «refondation sociale». L'autre, polémique, menée par Denis Kessler, consiste à rendre coup pour coup au gouvernement et à la majorité qui le soutient, dans un bras de fer politico-juridique. C'est ainsi que le numéro 2 du Medef vient d'intenter un procès à l'hebdomadaire Démocratie socialiste, publié par les militants de la Gauche socialiste, qui l'avait qualifié d'«ennemi public numéro 1». Cette expressio