Pendant que Laurent Fabius s'occupait des classes moyennes, Jean Glavany a désamorcé, au moins provisoirement, la colère des marins-pêcheurs. Le ministre des Finances et son collègue de l'Agriculture se sont partagé, hier, les rôles dans un numéro minuté. Deux heures avant que le premier rende publiques ses mesures d'allégement fiscal, le second recevait les professionnels de la pêche. Pour leur annoncer une bonne nouvelle. «Le gouvernement a décidé de prendre des mesures d'allégement des charges des entreprises de pêche pour compenser le déséquilibre provoqué par l'augmentation du prix du pétrole», a confirmé Jean Glavany peu avant 14 heures, à l'issue d'une réunion avec une délégation du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM).
«Cet allégement pourrait aller jusqu'à 100 % pour certaines entreprises», a expliqué le ministre de l'Agriculture, ajoutant qu'«une négociation est ouverte» pour déterminer les modalités de ces mesures. Outre «l'allégement ou la suppression de charges sociales», elles pourraient assurer la «prise en charge des coûts portuaires», a précisé le ministère. Ces modalités devront être «adaptées aux spécificités des navires et des régions».
Barrages. Il était temps. Acculés à la faillite généralisée par le doublement en un an du prix du pétrole, les pêcheurs, patrons et marins réunis, avaient entrepris hier matin de bloquer l'ensemble des ports français. Et, pour faire bonne mesure, ils ont bloqué à Coquelles, près de Calais, l'a