A la veille de l'université d'été du Mouvement des citoyens à Grasse, Jean-Pierre Chevènement revient dans Libération sur les orientations du gouvernement Jospin et ses relations avec les autres partis de la gauche plurielle.
Avez-vous démissionné pour vous préserver un destin présidentiel?
Depuis 1964 et mes premiers engagements politiques, je ne me suis jamais inscrit dans cette perspective. Je me suis toujours mis au service d'un projet collectif.
Le «pôle républicain» que vous appelez de vos voeux a-t-il un destin électoral?
Nous présenterons des candidats partout où cela sera possible.
A gauche, on craint votre dérive droitière...
Je rappelle aux professeurs de vertu qui font mine, du haut de leur social-libéralisme affiché, de douter de la constance de mes engagements , que je suis, avec Pierre Mauroy, l'un des deux derniers cofondateurs du Parti socialiste d'Epinay encore vivants, que j'ai négocié le programme commun, que j'ai rédigé le programme socialiste qui a donné la victoire de François Mitterrand en 1981, que j'ai relevé l'école publique après avoir fait la paix scolaire en 1984, que j'ai réconcilié la gauche avec la sécurité, que j'ai sorti l'immigration d'un débat pourri. Que faut-il ajouter? Il est vrai que l'exigence républicaine transcende souvent les clivages partisans. La gauche a besoin d'un nouvel élan et la France de débat. Je vais m'attacher à faire souffler un air vivifiant dans notre démocratie anesthésiée par la cohabitation.
Matignon vous reproche de