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Libération
Interview

«Il caricature ce qu'il ne comprend pas».

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publié le 2 septembre 2000 à 3h56

Intronisée, avec les Verts, ennemie numéro un du «pôle républicain» de Chevènement, Dominique Voynet, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, lui répond.

Selon Jean-Pierre Chevènement, les Verts sont un mouvement «démagogique», «à visée uniquement électoraliste» et «petit-bourgeois». Ça vous amuse ou ça vous irrite?

Jean-Pierre Chevènement a démissionné depuis 48 heures et il a distribué les bons et surtout les mauvais points à tous ses partenaires d'hier, pas seulement aux Verts. Jean-Pierre Chevènement caricature ce qu'il ne comprend pas. Il révèle son incapacité à analyser un mouvement qui incarne les attentes nouvelles de la société. Il le fait de façon blessante sur la forme, et étroite sur le fond, montrant surtout sa difficulté à sortir de son credo scientiste, productiviste et jacobin. Les questions d'environnement sont des questions sociales majeures. C'est sur les HLM que tombent en général d'abord les fumées de dioxine des incinérateurs voisins. Ce sont les plus pauvres qui subissent le bruit des autoroutes, la pollution des eaux et de l'air. Ce ne sont pas des questions de petits-bourgeois.

Les Verts feraient perdre plus de voix à la gauche qu'ils ne lui en feraient gagner?

Je n'aurai pas la cruauté de rappeler au président du MDC quelques confrontations électorales récentes... Notre poids, nous aurons l'occasion de le remesurer prochainement. Belfort n'est pas la France. L'électorat vert est beaucoup plus large qu'il ne le dit, et beaucoup plu