Le dossier de l'assurance chômage, que Lionel Jospin a mis hier au deuxième rang de ses priorités (lire page 2), pourrait commencer cette semaine à se débloquer. Des contacts discrets ont eu lieu ces derniers jours entre les pouvoirs publics, les organisations patronales et les syndicats signataires (CFDT, CFTC) ou non signataires (CGT, FO, CFE-CGC) de l'accord du 14 juin. Et les appels au dialogue lancés par chacune des parties reflètent un ton nettement plus conciliant. Lundi, les non-signataires appelaient au dialogue. Vendredi, Martine Aubry s'est dite prête à recevoir les uns et les autres. Et, ce matin, les signataires doivent se rencontrer pour décider d'une stratégie commune.
Sur le fond, pourtant, rien n'a vraiment bougé. Les signataires s'en tiennent à l'accord créant le Pare (Plan d'aide au retour à l'emploi) qu'ils ont conclu. Quant au gouvernement et aux non-signataires, ils jugent le système dangereux pour les chômeurs. Le Premier ministre a ainsi estimé hier que l'accord de juin mettait en place «un mécanisme de sanctions susceptible de contraindre [les chômeurs] à accepter des emplois ne correspondant pas à leur qualification» et que «le financement de cette convention, de surcroît, était incertain».
Clarification. De leur côté, les patrons du Mouvement des entreprises de France (Medef) feignent de ne pas entendre cette critique de fond, assurant qu'ils sont tout à fait prêts à rediscuter des conditions d'application de l'accord. Ainsi, le numéro deux du Medef,